Le 22 août 1944, 38 personnes ont été fusillées dans mon village par les occupants nazi. Un acte de représailles pour se venger de la Résistance. C’est le même sort qu’a été réservé aux 7 villages de la même province, le même jour et semblable au sort d’autres villes et villages qui ont résistés en Grèce, comme en France, comme à tous les pays qui ont subi l’occupation. Toutes les maisons, tous les animaux ont été brulés, les habitants poussés à l’exode. Après leur retour, ils ont trouvé que des cendres et l’odeur du brûlé, pour reconstruire leurs vies.
Je suis née vingt ans après. Mon enfance a été marquée par le vécu de mes proches et le deuil du 22 août qui ravit les mémoires encore aujourd’hui.
Par ce travail en cours, je veux rendre hommage à ces gens qui ont disparu à fleur d’âge, pour que leurs familles ne subissent pas de représailles. Les sacrifiés, les fusillés, les résistants, les héros silencieux et inconnus.
En dehors de l’aspect historique, le travail du portrait reste un dialogue, une rencontre. Ces personnes se retrouvent de nouveau débout et nous interrogent sur « l’utilité » de chaque guerre…
La guerre de 1940-1944 a fait 800.000 victimes en Grèce.